N° ACR0000886 - Pont de Brotonne
Précision Interet :
Lors de son inauguration en 1977, le pont de Brotonne, avec sa travée centrale de 320 mètres constituée de voussoirs assemblés par encorbellements successifs de part et d'autre des piliers principaux, détenait le record mondial de portée des ouvrages en béton précontraint, loin devant le pont de Corientes, construit sur le Rio Parana en Argentine en 1972.
Description Historique :
Jusqu'en 1959, date de la mise en service du pont de Tancarville, le franchissement de la Seine entre Rouen et Le Havre était uniquement assuré par les bacs. L'augmentation du trafic routier nécessitait de renforcer les moyens de franchissement du fleuve. Cependant, la vocation maritime du port de Rouen rendait le problème complexe. La conception d’un ouvrage d'art à venir devait ainsi prendre en compte le gabarit nécessaire à la navigation des navires de haute mer et la présence fréquente des brouillards propices aux collisions. En 1969, sous l'impulsion de Maurice Collet, alors maire de Caudebec-en-Caux, une étude préliminaire à la construction d’un pont est effectuée par le port autonome de Rouen. Deux sites sont pressentis : l'un au niveau du phare des Meules, sur les communes de Notre- Dame-de-Bliquetuit, rive gauche, et de Saint-Wandrille-Rançon, rive droite ; l'autre site, proposé par M. Collet, sur le contrefort de la colline de Rétival, le pont enjambant le site industriel, rive droite, et aboutissant sur la commune de Saint-Nicolas-de-Bliquetuit, rive gauche. Le 4 mai 1971, l'avant-projet sommaire de ce qu'on appelle alors le « pont des Meules » est présenté devant une commission spécialisée. Le type de l'ouvrage est fixé, un pont à haubans, et le choix du deuxième site est arrêté. La Direction générale de l’Équipement confie la maîtrise d’œuvre à Jean-Louis Brault, ingénieur des Ponts et Chaussées, auquel il est adjoint trois ingénieurs des travaux publics de l’État. Le 14 février 1972, le préfet ouvre l'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique. Celle-ci est close le 23 juin 1972. En juillet 1973, l'entreprise Beugnet, qui a obtenu le marché de terrassement, débute les travaux sur la rive gauche. Le 13 octobre 1973 a lieu l'ouverture des plis de la consultation : dix groupements d'entreprises ont répondu. La solution en béton précontraint proposée par les ingénieurs du groupement Campenon-Bernard-Cetra Europe (Jacques Combault, Jean Muller, directeur scientifique, et Jacques Mathivat, directeur technique) l'emporte. Les architectes-conseils sont Auguste Arsac et Philippe Fraleu, assisté de son collaborateur Pierre Loyer. Le devis s'élève à 55 millions de francs, décomposé comme suit : 36 millions pour l'ouvrage principal, 15 millions pour le viaduc d'accès rive gauche et 4 millions pour celui de la rive droite. Au final, le coût de la construction s'élève à plus de 75 millions de francs, auxquels il faut ajouter environ 50 millions nécessaires aux voies d'accès. Le 29 mai 1974, lors d'une session au conseil général, le pont est rebaptisé « Pont de Brotonne » en raison de la proximité de la forêt du même nom et du Parc naturel régional nouvellement créé. Ouvert en avril 1974, le chantier de construction du pont a duré quatre ans. L'inauguration a lieu le 9 juillet 1977, en présence du Premier ministre, Raymond Barre, de Jean Lecanuet, président du conseil général, d’André Bettencourt, président du conseil régional, de Pierre Bolotte, préfet de région, d’Henri Malou, conseiller général et des maires des communes du canton de Caudebec-en-Caux. Le pont est mis en service une semaine plus tard.
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