Description :
Propriété du Prieuré de Saint-Saëns, dépendant de l’abbaye de Saint-Wandrille, le manoir est acheté en 1739 par Pierre Hély d’Oissel, fils d’un émigré irlandais et propriétaire d’une verrerie à Saint-Saëns. La demeure passe dans la famille Laboulaye par mariage au début du 20e siècle. Un travail de restauration est entrepris, puis poursuivi par les générations suivantes. Aujourd’hui le manoir est habité par Stanislas et Pauline de Laboulaye. Au Quesnay, Jonathan Loppin intervient dans une grange agricole, située à l’entrée du jardin.
Description :
Intitulée "Matter-of-fact", la 2e édition de "Voisins de Campagne" réunit cinq artistes, en résidence dans cinq propriétés privées remarquables de Normandie.
Description Longue :
Coutumier de grandes installations touchant à l’architecture, terrains de fictions hantées par des personnages étranges, Jonathan Loppin intègre souvent des objets trouvés, empreints d’un usage usant dans les _Stigmates_ (2017) ou la mémoire d’un temps historique traumatisant, comme dans _Déracinés_ (2016). Il s’intéresse aux processus qui, en dehors du champ de l’art, produisent involontairement ou accidentellement des formes relevant, par analogie, de la sculpture : résidant au Quesnay depuis 4 ans, il est en résidence chez lui — ailleurs et à la maison en même temps.
Là, Jonathan Loppin a commencé par collecter des restes : des clous, des nids abandonnés, des bobines de barbelés, de drôles de cailloux blancs et ronds comme des billes. Puis il a creusé un trou, puis un escalier, puis un tunnel ; le tunnel s’est évasé, la terre, rouge, lourde et argileuse du plateau, s’est accumulée en un tas plein, de plus en plus grand, négatif du tunnel de plus en plus creux. Scène d’une fiction folle à la manière des Kabakov ou de décors de cinéma, l’installation au Quesnay restera peut-être inachevée — comme désertée par son fantôme.