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Description architecturale :
L'édifice orienté au nord-nord-est présente un plan de type croix grecque avec un clocher inclus derrière la façade et un transept inscrit. La nef se compose de trois vaisseaux, et se termine par un chevet semi-circulaire.
Elevation extérieure :
la façade principale, de type Jésuite, comprend au premier niveau un grand portail cintré surmonté d'un médaillon et de guirlandes sculptées en bas relief. De part et d'autre, deux niches abritant une statue sont encadrées par des pilastres doriques.
Le deuxième niveau est percé par une baie cintrée avec une balustrade, entourée comme au premier niveau de niches ornées de statues et entourées de pilastres doriques.
La façade est coiffée d'un fronton cintré dont le tympan est occupé par une horloge.
Le clocher à l'arrière de la façade repose sur un toit à quatre pans et est surmonté d'un clocheton.
L'ensemble de l'édifice est couvert par un toit à double pente. Seuls les collatéraux présentent un toit en appentis.
Aucun organe de stabilité n'est visible de l'extérieur mais des murs-contreforts sont sans doute placés dans les combles entre les deux niveaux des façades latérales. Des arcs-boutants dissimulés dans la toiture semblent soutenir les murs latéraux du deuxième niveau.
Elevation intérieure :
l'église s'élève sur deux niveaux. Le premier niveau est composé de grandes arcades cintrées rythmées par des pilastres ioniques ayant la couleur du porphyre rouge antique. Le chapiteau des pilastres est doré. Ils supportent une corniche dont l'architrave est occupée par un réseau de motifs végétaux et abstraits partiellement dorés. La nef est éclairée par des baies cintrées au deuxième niveau, creusées dans la voûte par des lunettes.
La voûte en berceau est rythmée par des arcs doubleaux décorés de caissons. Une coupole sur pendentif surplombe la croisée du transept. Les pendentifs sont occupés par des tondi représentant des portraits de personnages importants de l'Ordre des Carmes déchaussés.
La voûte de la coupole est entièrement peinte et illustre quatre scènes de la vie de Saint-Romain. Elle est percée au sommet par un oculus qui permet à la lumière provenant des fenêtres du lanternon d'éclairer les œuvres peintes.
Étapes de construction :
La première église est une église conventuelle construite pour les Carmes Déchaussés en 1635. Elle est remplacée par l'actuelle église, réalisée entre 1679 et 1687. Elle prend alors le vocable de saint Romain. Sa construction s'achève officiellement en 1792.
La façade est restaurée en 1869.
Le clocheton qui couronne le clocher est refait par Eugène Barthélémy et Ferdinand Marrou, ferronier, en 1877.
Histoire :
C'est en 1624 que les Carmes Déchaussés rouennais obtiennent un terrain pour bâtir un nouveau couvent et sa chapelle. Cette dernière, dédiée à Saint Joseph et sainte Thérèse, patrons de l'Ordre, est détruite en 1678 afin qu'une autre plus grande soit édifiée.
C'est la famille Becdelièvre, liée avec les Colbert, qui assure le financement du nouvel édifice de style Louis XIV dans l'influence de l'architecture jésuite romaine. De petits lièvres décoratifs sont à juste titre placés dans cet édifice, symboles de la reconnaissance envers les financeurs.
Le couvent est fermé à la Révolution. L'église devient une succursale en 1791. Elle est rendue au culte en 1802 et devient alors une église paroissiale.
Sous la Restauration, l'abbé Crevel, curé de 1809 à 1834, décide de réaliser des projets pour l'embellissement de l'église. Il fait notamment installer des vitraux d'époque Renaissance provenant d'anciennes églises rouennaises désaffectées ou en ruines. La façade est également repensée au XIXe siècle avec le percement de deux portes supplémentaires ornées de statues de saint Romain, saint Jacques, sainte Thérèse d'Avila et saint Joseph.
Les bâtiments du couvent ont subi une première destruction au moment de la construction de la première gare de Rouen au XIXe siècle, et une seconde vague de destruction en 1922 lorsqu'on édifia la nouvelle gare ferroviaire.
